Chapitre I : Le Dernier des Areksars
L'invasion du Caslyan avait été un cataclysme pour tous. Un fléau ravageant les plaines, les villes et les monts du Royaume de Marodia. D'une certaine façon l'invasion avait été prévisible : les luttes intestines étaient trop fortes, trop violentes pour ne pas conclure dans un malheur suprême. Un pays qui n'est pas uni face aux défis ne saurait résister aux temps et aux hommes.
Quand l'invasion avait débuté, quand la ville d'Ecensor sombra dans les flammes, des milliers de gens avaient fuis vers le Sud dans le vain espoir de pouvoir passer au Frilanka. Malheureusement la mer était traversable qu'en navire et les hauts dignitaires du Royaume les avait tous confisqués pour fuir avec leurs proches et leur or. Un tonneau d'or valait plus qu'un paysan, le choix pour ces grands aristocrates était vite fait quand il fallait choisir entre la richesse et l'humanité. Seuls quelques rares malins avait pu fuir le désastre parmi lesquels un certain Aegon Areksar.
C'était un adolescent trop jeune pour la guerre qui avait échappé aux massacres de la Bataille d'Ecensor. Retranché dans l'Areksburg avec son grand-père durant le conflit, il avait pu échappé à Ecensor en fuyant via les couloirs souterrains qui connectait l'Areksburg avec un passage secret conduisant au Frilanka en passant sous la mer. Le grand-père, trop vieux, avait préféré passer ses dernières heures dans les caves de l'Areksburg incitant son petit-fils de courir au plus vite et de ne pas se soucier de lui. Le jeune Aegon avait prit la fuite, le cœur déchiré, laissant un vieillard dans les profondeurs de l'Areksburg. Pour l'histoire, il faut savoir que le grand-père ne décéda pas par l'épée mais s'endormit quelques heures plus tard sur un banc en pierre dans le canyon souterrain entouré d'arbres et sous la lumière de la lave sous vitre.
Aegon arriva plusieurs jours plus tard sur les quais du Frilanka ou les nobles embarquaient dans le navire royal avec leur pourpre, leur or et leur vanité. Les représentants des grandes maisons étaient là, tous acteurs du désastre mais échappant au jugement de leurs actions en laissant les innocents payer le prix de sang. Le jeune réfugier réussit à monter sur le navire en s'engageant comme marin. Si une chose manquait ici, c'était des marins pour diriger ce puissant navire. C'est ce besoin qui le sauva la vie car nul doute que les aristocrates n'aurait jamais cédé un peu de leur espace pour un qu'ils méprisaient profondément.
Le jeune marin passa le voyage non à contempler la mer et de nouvelles terres mais à nettoyer, aider dans la cuisine, ouvrir et fermer les voiles et faire toutes les tâches qui conviennent de faire quand on est en haute mer. Il grandit avec le temps et ses traits se durcissent. Les gens de haute noblesse le regardaient avec une certaine méfiance, reconnaissant les traits gros et brut qui marquent le peuple des nains et s'inquiétant de le voir grandir avec une vitesse impressionnante.
Il faut savoir que dans les veines du jeune Aegon coulait du sang de nain, le sang de ce peuple de Goldanith ayant bâtit les merveilles d'Ecensor . Si les générations passées et les mariages conclus avec des humaines avaient enlevés la petite taille caractéristique, les traits de visage et l'esprit de nain subsistait après presque un siècle de mélange. Les gens le voyait et se rendait compte d'y avoir quelque chose à se méfier. Les autres marins étaient moins inquiets que les aristocrates, voyant en lui un compagnon fiable et surtout intelligents. Ceci dura des nombreuses années et l’adolescent devint un homme marqué par la méfiance des grands à son égard mais aussi par la vie passé sur la mer.
Quand Aegon avait mit le pied sur le navire, il était un enfant apeuré par le sang et les désastres vus ; quand il quitta définitivement le navire pour poser pied sur la nouvelle terre et patrie ; ce fut un homme fait qui se présenta rempli de l'ambition de se faire sa place dans cette nouvelle contrée.
Pendant le débarquement, un aristocrate le poussa pour pouvoir passer sans lui adresser le moindre regard et signe d'excuse. Aegon grinca les dents et s'apprêta à agir alors que soudainement un vieux marin lui dit : « Ne te fatigue pas, petit. Laisse-le partir avec sa fierté et ses titres. Ils s'agenouilleront tous devant toi un jour, un jour, j'en suis certain, les barons, comtes et ducs plieront le genoux devant toi. Viens, allons demander nos parcelles et nos terres agricoles. Laissons ses grands seigneurs joueur aux grands. »
Dernière édition par Areksar le Lun 18 Fév - 9:51, édité 1 fois