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Les pluies de la guerre

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1Les pluies de la guerre Empty Les pluies de la guerre Dim 7 Déc - 10:20

Eckwan


Admin



Il pleut comme il pleure
Sur la ville et les gens.
Les ruelles se gonflent
Et deviennent torrents.



Le vent balayait les cimes des montagnes, apportant la fraîcheur du Nord sur cette contrée reculée aux habitants biens isolés. De ces indigènes, personne ne savait réellement comment ils étaient apparus là. La plupart pensaient que tous leurs ancêtres, jusqu'à l'Homme originel, avaient toujours vécus dans ces forêts, plaines, collines et monts. Certains imaginaient d'autres régions par-delà les limites des cartes actuelles. Pure fantaisie.
Si l'on allait trop au Nord, on ne trouvait que le froid, des paysages sans vie, n'apportant que la mort à l'imbécile souhaitant s'y aventurer. Au Sud, c'était l'inverse, le désert et la savane n'offraient un environnement que peu accueillant. La chaleur écrasait n'importe quel voyageur et celui-ci devait soit rebrousser chemin, soit se laisser vider de toute son eau.


C'est dans l'Ouest de cette région, au milieu d'un massif montagneux, que vivait un peuple rude. La plupart des hommes portaient une barbe, tandis que les femmes maîtrisaient l'art d'être élégantes tout en étant musclées. Tous savaient manier une arme, et aucun n'aurait laissé en vie quelqu'un crachant sur leur peuple.
Souvent considérés comme des brutes épaisses, ces hommes et femmes savaient faire preuve de sensibilité, et ils comportaient un nombre suffisant de penseurs et d'artistes afin de démentir ce préjugé. Peuple et culture les plus stables de la région, cela faisait de cette civilisation la plus ancienne connue. Cette stabilité s'expliquait par le besoin d'unité et d'ordre, essentiels dans l'environnement qu'ils habitaient, et par une population peu conséquente en comparaison des autres sociétés humaines.
Ce peuple vénèrait des dieux et déesses parfois considérés comme négatifs par les ignares. Ainsi des temples parsemaient le paysage montagnard de l'Ouest. Édifiés à l'honneur de la déesse de la Chasse, du dieu de la Forge, ou encore du Tonnerre, et bien d'autres. Il est vrai que la plupart de ces divinités exigaient des dons de sang, mais cela était signe de force, de courage et d'honneur. Preuve de la fiabilité et du dévouement des fidèles.

Ce peuple de guerriers et de bâtisseurs, vivant perché dans les montagnes, ou bien sous elles, s'était constitué en un Royaume, un Royaume que l'on connaissait depuis des siècles sous la dénomination de... Wyrkadia...

---


Les bottes s'enfonçaient dans la trentaine de centimètres qui recouvrait le sol, souvent rocheux. Les hommes levaient haut les genoux pour avancer à un rythme pourtant étonnant. Les chevaux étaient inutiles à cette période de l'année, aussi restaient-ils dans les écuries wyrkadiannes, alors que le vent faisait voler les cheveux et les capes des montagnards.
Le commerce était figé, comme tous les ans à ce moment-ci, et l'économie du Royaume tournait au ralenti. Mais cette année-ci, toute tentative d'engagement avec les sociétés extérieures au Royaume étaient vaines. La faute aux bouleversements que connaissaient le Nord et l'Est.


Le groupe d'hommes en armes, l'étendart porté haut blanc et violet malmené par le vent, conduit par un homme à la carrure large arriva bientôt devant de lourdes portes, perçant une imposante bâtisse en pierres, qui s'ouvrirent sur son ordre.

Le chef entra seul dans une salle aux poutres apparentes, d'allure martiale, dans laquelle se trouvait debout un homme en armure près d'une table massive. Le feu dans l'âtre peinait à procurer une température ambiante qui aurait été insupportable pour les frileux de l'Est.

Le soldat inclina la tête à l'attention de l'arrivant, qui répondit par un bref hochement de tête. L'homme qui attendait tendit un rouleau de parchemin à ce-dernier :

- Un message du Nord, mon Roy. Arrivé par corbeau.

Le Roy wyrkadian prit le bout de papier qu'il manqua d'écraser de ses doigts engourdis par le froid. Et après lecture des quelques lignes, il ne se retint pas pour laisser se refermer sa main sur la feuille qui rendit un son froissé :

- Le Roy du Nord requiert notre aide. Il semblerait que les prétendus "petits" rebelles se soient montrés beaucoup plus forts et coriaces qu'il ne l'imaginait. Ils assiègent sa capitale.

- Vous comptez répondre à leur appel ?

L'homme à la cape noire se tourna vers la table où étaient disposées diverses cartes. Après un instant de réflexion, il prit la parole :

- Ce couard n'est pas venu quand les barbares de l'Est ont tenté de nous envahir. Il est resté planqué derrière les murs de sa citadelle, au milieu de sa ville puant l'alcool, il ferma les paupières pour les rouvrir quelques secondes après. Nous n'avons aucun intérêt à voir ce pécore encore sur le trône du Nord. S'il se fait abattre par des meutes de paysans, c'est son problème.

L'autre acquiesça simplement d'un mouvement de tête, faisant osciller un instant la tresse de sa chevelure, comprenant qu'aucune missive ne serait envoyée au-dit pécore. Et alors qu'il ouvrait la bouche pour dialoguer des affaires royales, le Roy murmura :

- Et puis... Les écrits qui guident ce mouvement révolutionnaire sont somme toutes intéressants. Je ne doute pas que le Nord connaîtra une renaissance qui le conduira loin.

Il ponctua sa phrase en jetant un regard à travers les murs, vers le Nord, vers l'homme qu'on lui avait dit guider la révolution.



Il pleut et on meurt
Sur la terre gorgée d'eau.
Le tonnerre qui ronfle
Devient rire dément.

2Les pluies de la guerre Empty Re: Les pluies de la guerre Dim 7 Déc - 15:01

Eckwan


Admin



La pluie lave tout
Même les infortunes.
La pluie nettoie tout
Les amours déçus.
Elle tombe en rideau
A la fin de l'été
Sur les cœurs les plus chauds
Pour les consoler.



La neige tombait tranquillement, et les quatre personnes debout au creux des montagnes tapèrent simultanément du poing fermé leur torse. Devant eux le jeune garçon aux cheveux bouclés chatouillant furtivement son visage de prépubère contempla encore un instant sa main gauche, d'où coulait un filet de sang. Il planta alors de son autre main la lame couverte de sang dans les braises du brasero, là où il l'avait sortie plus tôt.
Sa paume gauche le brûlait, et il sentait le liquide de ses veines se répandre hors de son corps, tâchant la neige à ses pieds. Malgré tout le garçon observait le phénomène avec un sourire en coin.

Les quatre adultes plus loin portèrent leur index et majeur joints aux lèvres  pour en suite prononcer ensemble ces mots :

-Ingvald's mohrur.

Puis ils se retournèrent et s'éloignèrent, laissant l'enfant seul. Celui-ci souria carrément lorsque les autres furent cachés derrière les mottes de neige qui parsemaient le chemin pour revenir au centre-ville.
Il était à présent l'apprenti du vieil Odomar, le forgeron qui vivait à quelques ruelles de chez lui. Selon la tradition, après avoir prouvé ses aptitudes aux Hommes, le garçon devait recevoir l'aval d'Ingvald, le dieu de la Forge.

Et si celui-ci n'avait pas été favorable, la brûlure de la blessure aurait consumé la main du garçon. Sa chair n'aurait pas brûlé litérallement, il aurait conservé entièrement sa main. Mais la douleur se serait répandue à tout son bras et ne serait partie qu'à sa mort. C'était le prix à payer pour penser vouloir pratiquer un art auquel les divinités ne nous jugeaient pas aptes. Cependant, rien n'empêchait un individu étant rejeté par un dieu de poursuivre sa formation et de finalement acquérir la maîtrise de l'art voulu. Cela impliquait tout de même de devoir pratiquer avec une douleur éternelle.
C'était le cas de certains éminents artisans, ou bien de personnalités importantes. Comme d'Horluf, un orfèvre de talent, qui s'était vu rejeté par Ingvald et avait réalisé de magnifiques oeuvres malgré son handicap. L'homme gisait depuis bien longtemps dans la Pierre des Ancêtres.


La Pierre des Ancêtres... La plupart des wyrkadians étaient enterrés en haut d'une montagne, dans la neige, ou bien jetés au fond d'un lac ou d'une rivière à leur mort. Mais ceux à qui tout le peuple wyrkadian vouait un profond respect, étaient enterrés dans la roche, dans la Pierre des Ancêtres. Afin que leurs exploits et leur existence soient conservés à jamais.

Ainsi, les Ancêtres étaient élevés presque au même rang que les divinités. Certains vouaient même un culte aux plus honorables Ancêtres.
Car les wyrkadians sont un peuple qui conserve un profond respect envers ceux qui s'en montrent dignes, ennemis comme amis. A ce titre plusieurs épitaphes à l'honneur de guerriers ou artistes étrangers côtoyaient les tombes des soldats wyrkadians au Champ des Héros. Celui-ci se constituait proche du baraquement de la Caste Guerrière du Royaume. Et aucun wyrkadian ne contestait la présence d'hommages aux étrangers parmi les sépultures de leurs camarades de bataille. Tous considéraient même que les étrangers devaient se voir honorés par ce fait. Car il est incontestable qu'il en faille beaucoup pour être considéré comme un Ancêtre, ou un Héros par le peuple wyrkadian.



La pluie lave tout.
Même les histoires tristes
Les drames les plus fous.
Rien ne lui résiste.
Elle tombe en rideau
Sur les champs assoiffés.
Elle inonde les radeaux
Des amants crucifiés.

3Les pluies de la guerre Empty Re: Les pluies de la guerre Dim 11 Jan - 8:56

Eckwan


Admin



La pluie frappe d'un coup
Le voleur de passion.
Elle assomme le fou
Les esprits en fusion.


Le bruit des bottes au rendu assourdi par la neige furent les seuls sons s'entendant au creux du gouleau en cette matinée de printemps. Le vent ne soufflait pas et aucun flocon n'était encore descendu sur le massif wyrkadian depuis l'aube.
Le montagnard s'arrêta finalement devant un rocher sur lequel était assis un vieillard recouvert d'une cape, tirant tranquillement sur sa pipe au bois d'acacia gravé d'un ours. Peu de wyrkadians pouvaient se targuer de posséder pareil objet, l'acacia étant rare et ne se trouvant que dans une seule région, hors de portée du Royaume. Le commerce de ce bois précieux était farouchement contrôlé par les habitants de l'Est, et à Wyrkadia, si l'on voulait s'en procurer, il fallait passer par le Roy en personne.

L'homme debout caressa sa longue barbe rousse tressée avant de s'adresser à celui qui créait des ronds de fumée :

- La Cîme est calme aujourd'hui.

Le fumeur regardait dans le vague devant lui. Un long moment s'écoula au point qu'on aurait put penser que le vieux n'avait pas entendu, mais finalement celui-ci demanda :

- Nos compagnons de l'invasion ont fini leur Purge ?

- Qui sait ? fit le montagnard en haussant des épaules.

Le gaillard aux cheveux gris tira à nouveau sur sa pipe, et encore une fois de longues minutes passèrent en silence avant qu'il ne se lève et commence à marcher. L'autre lui emboîta le pas promptement et les deux hommes s'en allèrent à l'opposé des traces de pas du roux.
Derrière eux, au loin on pouvait voir la Cîme, une montagne en apparence normale si ce n'était qu'elle dépassait de peu les autres monts alentours et qu'elle surplombait une petite vallée encaissée.

Le vent, les nuages, la neige, la foudre, y étaient toutefois différents que sur le reste du massif. La plupart du temps la Cîme était le spectacle d'un véritable déchaînement des éléments, alors que les autres montagnes abritant la capitale pouvaient contraster par un simple vent accompagné de quelques flocons. De ce fait, bien peu de wyrkadians s'aventuraient à la Cîme, car bien souvent on finissait avalé par la tempête, scellant notre mort. D'autant plus que la Cîme refuse farouchement qu'un corps ne vienne à son sommet, car la Cîme est le territoire des âmes défuntes.
En effet, les esprits de tous les wyrkadians viennent au sommet de la Cîme après leur mort, afin qu'ils expriment librement tous leurs sentiments, souvenirs et pensées refoulés durant leur vie. Et lorsqu'une âme eut finie sa Purge, elle s'élève alors plus haut et rejoins la voûte céleste parmi les autres déjà là-haut, formant les Étoiles sous l'égide de Signild.
Les quelques montagnards bravant la Cîme le faisaient généralement afin de régler quelques comptes irrésolus avec les intéressés défunts. Cela profitait aux deux partis, puisque l'âme se voyait ainsi aidée tandis que le vivant aurait moins de difficultés à atteindre la voûte une fois mort.

L'humeur de la Cîme dépendait de la nature des pensées s'expiant en son sein, de leur quantité et de leur puissance. Ainsi, la tempête quasi-continue témoignait de la force et des tourmentes des esprits de ce peuple de guerriers et bâtisseurs.


Elle envoie ses cordes
Aux pendus qui bandent.
Elle inonde les corps
Qu'on lui fait en offrande.

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