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La Nuit Rouge [Eckwan/Navari]

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1La Nuit Rouge [Eckwan/Navari] Empty La Nuit Rouge [Eckwan/Navari] Lun 27 Oct - 20:23

Eckwan


Admin

[HRP :] Je préviens, ce post est très long. [/HRP]

Musique d'ambiance (attention à la pub)

Le soleil s'était depuis un moment déjà caché derrière l'horizon. Ne restait plus que la lueur des torches pour éclairer le chemin des habitants de la capitale Marodianne, pour la plupart endormis.
Depuis la Citadelle de Gamabal, les Défenseurs effectuant leur tour de garde observaient -l'oeil vigilant- les alentours du château et de la cité s'étalant au pied de la montagne.
Dans la pénombre ambiante il était difficile de discerner les silhouettes, et les Défenseurs avaient conscience que bien qu'ils formaient l'élite du Royaume cela ne faisait pas d'eux des nyctalopes, et n'importe qui avec un semblant de discrétion pouvait passer inaperçu.

Près de la porte de la tour Nord-Est, deux Défenseurs d'Argent scrutaient en silence le paysage s'étendant au Nord. L'un d'eux fixa un instant l'ancien fort de la Guilde des Mercenaires. Abandonné et vide depuis que le Seigneur Navari avait quitté les lieux avec ses hommes.
Pourtant, le Défenseur crut un instant voir une silhouette humanoïde se dresser au sommet du fortin. Avant que le garde ne puisse proférer un seul mot, la silhouette noire disparut en un clin d'oeil et les deux soldats se retrouvèrent le casque défoncé et la tête écrasée dans deux mains obscures aux longs doigts.
La silhouette noire grande de presque deux hommes disparut de nouveau et ré-apparut en haut de la tour proche et tua de la même manière les trois Défenseurs s'y trouvant, dont un d'Obsidienne.
Poursuivant ses meurtres, la créature des Ténèbres vida ainsi les murailles et les tours de garde de la Citadelle dans la plus grande des discrétions et dans une rapidité d'exécution sans pareil.

Depuis le grand vitrail Est du Grand Temple des Étoiles, un Défenseur d'Argent observait la ville endormie de Nouvelle-Ecensor avant de rejoindre le vitrail opposé. Lorsqu'il atteint la vitre, la vision des corps gisant des gardes dans leur armure argentée ou sombre sur l'enceinte le frappa de stupeur. Mais l'homme se resaisit rapidement et empoigna le cor qui pendait à son côté pour l'emboucher et en tirer un son grave.
La musique ne put tinter qu'un instant avant que le Défenseur ne s'affale sur la pierre du Grand Temple aux pieds de l'ombre meurtrière.
Cela fut cependant suffisant. Il n'en fallait pas plus pour éveiller la Citadelle et donner l'alerte.

Rapidement des cors sonnèrent dans toute la bâtisse. Les Défenseurs de Gamabal s'activèrent avec vivacité et ordre, s'éveillant pour ceux qui étaient endormis, s'armant, revêtant leur armure.

Dans les profondeurs de Gamabal, le Roy Eckwan sortit de son sommeil et revêtait déjà ses bottes alors que la Reine Alice quitta elle aussi -les cheveux en pagaille- le lit.
Quand Eckwan franchit le seuil de ses appartements, des cohortes de Défenseurs d'Obsidienne se trouvaient déjà dans le couloir, devant sa porte. Pendant qu'un des officiers l'informa du peu de ce qu'il savait, plus haut on entendait les pas des Défenseurs, le son des cors résonner dans la roche.
Personne ne broncha quand les trois Grands Cors de Gamabal retentirent, émettant leur grave musique à travers toute la forteresse, se répercutant dans les parois, les couloirs, les pierres. La montagne elle-même semblait en ébullition, trembler sous les pas de plus de mille hommes et femmes. La masse rocheuse taillée afin de servir de forteresse agissait comme une caisse de résonance géante qui procurait un boucan qui aurait rivalisé avec n'importe quel orage.

C'est dans cette atmosphère pesante et guerrière que la Défense s'organisa. Il fut rapidement établi qu'il y avait dans les murs une créature des Ténèbres, un enderman, comme on les appelait alors. Eckwan fit se diviser en groupe les Défenseurs, et les dispersa à travers toute la Citadelle. Lorsque l'enderman serait trouvé, il ne lui resterait plus longtemps à vivre, si on pouvait admettre qu'une créature des Ténèbres était dotée de vie.

***

Razal avançait prudemment dans l'un des couloirs de la forteresse, flanqué de deux Défenseurs d'Obsidienne dont une femme. Derrière eux suivaient avec autant de prudence quatre Défenseurs d'Argent. Tous tenaient fermement leur arme et ne proféraient pas un mot.
La traque durait depuis une bonne demi-heure déjà. L'enderman avait tué encore quelques hommes depuis, mais mathématiquement les dommages infligés étaient bien maigres.
Néanmoins le Seigneur-Capitaine ruminait en son for intérieur. Qu'est-ce qui aurait put pousser un enderman à s'attaquer seul à Gamabal, le bastion du Culte des Étoiles, la forteresse de l'élite Marodianne. Un enderman pris de folie ? Est-ce au moins possible ? Probablement pas. Alors quoi ? L'intérêt d'une telle attaque était d'attirer toute l'attention de Gamabal dessus, donc de faire une diversion. Mais comment cela serait-il possible ? Les créatures des Ténèbres n'agissaient jamais de manière organisée. Ou alors, se pouvait-il qu'il y ait un général à leur tête ?

Razal n'eut pas le temps d'y réfléchir plus avant qu'une silhouette noire se matérialisa à côté d'un Défenseur d'Argent et le plaqua d'une main à la gorge contre la paroi rocheuse. Les soldats réagirent au quart de tour, et l'enderman disparut lorsque le revers d'un bouclier allait le percuter. L'homme contre le mur cracha du sang et tâcha de se remettre d'aplomb alors que les autres se postèrent de chaque côté du couloir, dos au mur. L'idée était de rendre impossible pour l'ombre noire une attaque par derrière.
Celle-ci réapparut devant un Défenseur d'Obsidienne qui abattit sa hache à double tranchant qui ne rencontra que de l'air. L'enderman s'était téléporté une nouvelle fois, saisissant le casque d'un Défenseur d'Argent qui n'eut aucun répit.
La Défenseuse d'Obsidienne profita de ce que le créature était momentanément occupée pour la frapper de son épée longue, le tranchant arracha un cri strident à l'enderman lorsqu'il entailla la chair noire qui disparut un instant après.

La créature des Ténèbres allait réapparaître, le tout était de savoir sur qui. Razal fit un pari et se rua sur le Défenseur d'Argent qui avait été attaqué à la gorge plus tôt. Le Seigneur-Capitaine leva sa lame au-dessus de sa tête devant le soldat qui ne prit pas peur car confiant. La seule raison pour que son Seigneur-Capitaine décide de le tuer était qu'il ait fait une grave faute, ce qui n'était présentement pas le cas.
Le silhouette noire apparut entre Razal et le Défenseur. La menace poussa un nouveau cri lorsque la lame du Seigneur-Capitaine creusa une profonde blessure dans le dos sombre, et quand l'épée du Défenseur d'Argent le traversa de part en part.

L'enderman disparut néanmoins. Et en un cri de guerre, la Défenseuse d'Obsidienne frappa d'un coup d'estoc l'abdomen de la créature qui venait de se matérialiser devant elle. L'ombre se courba sur la douleur et la femme en armure bondit afin de décapiter d'un geste circulaire l'adversaire. Lorsqu'elle regagna le sol, elle fit voler d'un coup de pied la tête de l'enderman qui allait toucher le dallage du couloir.

Entre le moment où les Défenseurs s'étaient postés contre les parois de pierre, et la mort de la silhouette noire, s'était déroulé une minute à peine. Ce qui expliquait le peu de réactivité des Défenseurs d'Argent, moins talentueux, moins expérimentés et moins réactifs que leurs supérieurs.

***

Les Défenseurs présents s'écartèrent sur le passage d'Eckwan qui découvrit finalement le cadavre de la créature des Ténèbres gisant sur les dalles. Razal et une Défenseuse d'Obsidienne se dressaient derrière le corps, la femme en armure noire tenait une pique sur laquelle était enfiché la tête lisse de l'enderman.

- Beau travail, déclara le Roy en inclinant légèrement la tête.

Les deux autres répondirent en hochant tout aussi brièvement du chef. Le Grand-Prêtre continua :

- Reste à savoir pourquoi.

Razal répondit du tac au tac :

- Diversion.

Au même moment un murmure qui parcourait tous les Défenseurs de la Citadelle atteint les soldats d'élite proches du Roy et du Seigneur-Capitaine. Un Défenseur d'Argent proche répéta plus haut à l'intention de ses supérieurs :

- Nouvelle-Ecensor est attaquée par des hordes de créatures des Ténèbres.

C'est ainsi que les informations circulaient dans ce genre de situation au sein de la Citadelle. Le bouche-à-oreille est plus rapide qu'un messager seul. Et aucun risque de déformation de l'information parmi les Défenseurs.
Aussitôt la Défense se mit en branle et se préparait à rejoindre la capitale Marodianne.

***

Musique d'ambiance (attention à la pub)

Les cors sonnaient, le fracas de l'acier, les cris des hommes et les sons stridents des arachnides et autres créatures des Ténèbres retentissaient sur le montagne de Gamabal depuis une bonne heure déjà.
Sous le firmament des Étoiles les Défenseurs de Gamabal luttaient contre des amas de zombies au frêle équipement, des groupuscules de squelettes ambulants aux os cliquetant à chacune de leur flèche meurtrière décochée, des armadas d'araignées géantes escaladant les murs, les tours, et précipitant les hommes dans le vide.

Cette marée des Ténèbres avait surgit de l'ancien fort de la Guilde de Mercenaires, dévalé sa montagne pour gravir le mont de Gamabal. Si les zombies et les squelettes avaient dû passer par le chemin conventionnel, les araignées noires et velues avaient grimpé à même les flancs de la montagne.
Les Défenseurs s'étaient tous postés sur les murailles et les tours, repoussant les créatures aux longues pattes, abattant les cadavres ambulants qui avaient amené quelques échelles -fait bien étrange pour des créatures des Ténèbres. Des endermans avaient également fait leur apparition, rapidement abattus dans cette masse compacte de Défenseurs.
Les serviteurs du Mal arrivaient en nombre, tant et si bien qu'ils confinaient avec efficacité l'élite de Marodia dans son bastion, l'empêchant ainsi de prêter assistance à la cité.


Eckwan luttait sur les remparts, embrochant sur ses épées des araignées les unes après les autres. Razal faisait de même avec sa longue lame sur le partie Sud des murs, et Alice se tenait dans une des tours et décochait ses traits meurtriers dans le corps de ces bêtes maléfiques. Le Roy aurait préféré la savoir au cœur de la forteresse, à l'abri, ou avec les blessés, si elle tenait tant à se rendre utile.
Cette attaque des Ténèbres était anormale. D'une toute autre ampleur que les simples embuscades dont les civilisations avaient l'habitude. Depuis quand les serviteurs des Ténèbres s'organisaient-ils à un tel niveau ?


Quelques cris avertirent Eckwan lorsque la Défense se rendit compte que des arachnides descendaient des murs du Grand Temple. Les créatures des Ténèbres exploitaient le point faible dans l'enceinte, et escaladaient le donjon pour pénétrer directement dans la cour intérieure. Laquelle était remplie de Défenseurs qui luttèrent alors sur ce nouveau front.

Le Grand-Prêtre se demanda combien de temps cela durerait. Il semblait arriver toujours plus de ces monstres. Et la Défense n'éprouvait pas tant de difficultés à lutter malgré son sous-nombre, mais elle pourrait s'épuiser si le combat durait trop longtemps. L'affrontement poursuivrait-il jusqu'à l'aube ? S'arrêterait-il quand le soleil illuminerait le paysage Marodian ?

***

Musique d'ambiance

Dans la forteresse de Gamabal, les blessés graves arrivaient, portés par deux autres hommes qui repartaient directement au combat après avoir reçus quelques soins mineurs prodigués par les prêtres et prêtresses.
Telle était la procédure lors de la défense de la Citadelle. Les Défenseurs étaient au combat. Chaque fois qu'un soldat était gravement blessé, deux de ses compagnons ''abandonnaient'' alors leur poste et l'emmenaient à l'abri pour repartir aussitôt que possible. Cela permettait de créer une sorte de roulement parmi les Défenseurs au combat, et limitait en grande partie les pertes. Il était déjà assez risqué d'affronter la Défense de Gamabal, mais l'affronter dans son propre bastion, sur son fief relevait du suicide.

Néanmoins, Varel, un prêtre, l'un des premiers à avoir rejoins leur Grand-Prêtre lorsqu'il s'était opposé au Pape, ressentait la puissante magie maléfique qui œuvrait. Ces créatures des Ténèbres étaient dirigées et poussées par un puissant nécromant.

Le vieil homme au visage ridé finit de panser le bras d'un Défenseur et lorsque sous sa main la lumière blanche s'éteignit, il se releva et leva la voix dans cette salle où seuls les blessés proféraient quelques sons par leurs gémissements :

- Béoca, Harund, Ellinde, Derar, Nurgor, Drosa, Resielle. Nos pouvoirs seront plus utiles au combat.

Les sept prêtres et prêtresses cités acquiescèrent, Varel était un homme respecté parmi eux et ses décisions étaient toujours pleines de bon sens, et sans un mot les huit dévoués au Culte des Étoiles gagnèrent le chemin qui menait à la surface.

Lorsqu'ils franchirent les portes qui donnaient sur la cour intérieur, ce fut pour découvrir une araignée au-dessus d'un Défenseur couché sur le dos qui tentait de se débarrasser de la créature.
Varel réagit au quart de tour, d'un geste de la main il projeta un trait de lumière sur la bête velue qui poussa un cri strident en s'écartant vivement pour être embrochée sur la lance d'un autre Défenseur.
Les prêtres levèrent la tête pour voir descendre les arachnides vers eux et le reste des Marodians. Ils projetèrent alors une vague lumineuse vers les bestioles qui furent aveuglées et achevées par des flèches Marodiannes.

Ils se joignirent ainsi au combat aux côtés des Défenseurs, protégeant le point faible, dispensant quelques maigres soins, réduisant en poussière quelques créatures plus grandes et plus puissantes que la normale.
D'aucuns auraient dit qu'ils jouaient le rôle des mages de Redfort sur le vieux continent lors des combats contre l'Empire Caslyannais. Mais ces personnes étaient à présent bien peu nombreuses.

***

Musique d'ambiance

Dans la cité de Nouvelle-Ecensor la mort envahissait les rues. La Garde luttait corps et âme contre les nuées de créatures des Ténèbres. Celles-ci avaient confinés les humains dans le centre-ville et le quartier d'Autrerive.

Alrik, monté sur son destrier, recevait les derniers rapports des officiers à la Place du Dragon. Une troupe forte de cinq cent hommes de la Garde attendait derrière lui tandis que le reste de la ville se battait.

- Bien, fit l'homme aux cheveux blancs au messager qui repartir au pas de course.

Le Premier Général de Marodia et Chef de la Garde de Nouvelle-Ecensor s'adressa ensuite au Commandant Azamir, un haut officier qui avait combattu sous la République lors des guerres Rakatas menées par Eckwan Delvain -à ce moment là Général des Armées :

- La Bande est prête ?

Azamir répondit à l'affirmative. La Bande était prête. La Bande était un groupe de membres de la Garde de Nouvelle-Ecensor, choisis par Alrik pour leurs capacités et leur expérience. L'élite de la Garde en somme, bien que dans les faits ils équivalaient plus à la garde rapprochée du Premier Général.

Alors que la Bande montée sur chevaux se mit en branle dans un concert de cliquetis vers la Porte du Dragon, Alrik leva haut la pique surmontée d'un fanion qu'il tenait et fit signe de faire ouvrir la grande herse.

Le vieil homme tourna un instant son regard vers Gamabal, une multitude d'ombres mouvantes recouvraient ses murs, ses pierres. Et on entendait d'ici, faibles mais distincts, les cors de la Défense, malgré la clameur des combats menés dans la capitale. Alrik ne se souciait pas réellement de la bonne santé de la Défense, mais ce qui l'interpellait était l'étrange organisation des Ténèbres. Cette organisation bien que quelque peu archaïque rappelait au vétéran les durs combats menés sur la Frontière Nord du vieux continent, du temps d'Eckwan premier du nom et de Géduoin. Ses adversaires étaient alors non seulement des créatures des Ténèbres mais surtout des hordes d'Orcs, de barbares et de Trolls, dont l'intelligence qui pouvait paraître limitée leur permettait tout de même d'établir des stratégies redoutables.

La herse se leva sous l'action de puissants bras Marodians, ouvrant le passage aux créatures des Ténèbres qui tentèrent de s'engouffrer dans la cité. Elles furent reçues par une puissante charge de cavalerie de la Bande qui poussa son cri de guerre, Alrik galopant au devant, la pointe de son arme d'hast bientôt recouverte de sang.
Les cavaliers rentrèrent dans les rangs des Ténèbres comme dans du beurre, et, piques en avant, ils se retrouvèrent rapidement hors des murailles du centre-ville. Les cohortes de zombies et de tas d'os se battant grâce à l'action de quelque magie maléfique étaient moins nombreuses sur le front Sud de la capitale Marodianne. Certainement du fait que la région Sud de Nouvelle-Ecensor était plus habité que le Nord, d'autant plus que le Nord avait été peu à peu déserté depuis les guerres Rakatas. Le but de la manœuvre conduite par Alrik était de libérer le Sud pour concentrer l'ensemble des troupes au Nord. Stratégie sensée qu'aurait probablement effectué n'importe quel chef digne de ce nom.

***

Musique d'ambiance

En haut de la montagne, au milieu des combats, une boule de lumière blanche jaillit au centre d'un cercle formé par quatre prêtres. La lumière pure s'éleva sous l'action de ses créateurs et baigna l'ensemble du sommet de la montagne dans un concert de lumière et d'ombres.
Les créatures des Ténèbres furent gênées par l'apparition de cette source lumineuse et les Défenseurs y voyaient désormais plus clair et se battaient avec plus d'efficacité.

Razal, qui achevait présentement un des squelettes archers qui se servaient des araignées comme monture, vit en cette lumière une lueur d'espoir et un regain d'énergie vitale. Les Étoiles veillaient sur eux et ils se battaient pour Elles. Le Seigneur-Capitaine ne douta pas que nombre des Défenseurs penseraient de même, il fut donc satisfait du gain de moral qu'apportait ce condensé de pureté aux soldats d'élite.

De son côté Eckwan ne vit pas la différence. La lumière émise par la boule effaçait simplement les ombres et les couleurs n'apparaissaient pas. Exactement comme ce qu'il voyait en permanence dans la pénombre. C'est seulement lorsqu'il fit un tour sur lui-même pour évaluer brièvement la situation qu'il se rendit compte de la présence de la lumière pure. Le Grand-Prêtre sourit intérieurement aux avantages qu'elle conférait, ainsi qu'au soutien au combat de Varel et des quelques prêtres et prêtresses qui l'avaient suivis.
La magie des prêtres se limitait généralement à la capacité de soigner des blessures ou bien de bénir un objet, une arme par exemple afin qu'elle soit plus efficace contre un serviteur des Ténèbres. Cependant certains prêtres et prêtresses pouvaient créer des boucliers magique mineurs, lancer des rayons lumineux ou bien encore éclairer un espace. La magie du Culte des Étoiles était fournie par les Étoiles Elles-mêmes. Cela n'avait donc rien à voir avec la magie à proprement parlé que pratiquait les magiciens, qui résidaient pour la plupart dans la Confrérie des Mages, héritage de l'Académie de Céloutata. Alors que ces mages requéraient une aptitude innée pour la magie, les Étoiles procuraient selon Leur bon vouloir un peu de leur puissance aux prêtres et prêtresses.

Cette nuit-là, Eckwan avait le sentiment que les Étoiles observaient avec attention l'affrontement. Il lui semblait que la puissance de Varel et ses compagnons était plus grande que jamais. Et ses propres pouvoirs à lui semblaient bouillonner en son for intérieur.
Pendant qu'il retirait Foudre-Lame de l'abdomen d'une arachnide, le souffle d'une explosion secoua tous les combattants, humains comme monstres.
Le Roy inspecta du regard l'enceinte afin de comprendre d'où venait le bruit assourdissant. Il se raidit lorsqu'il découvrit à la place de la boule lumineuse de la fumée noire s'éparpillant en volutes. A la vision de cette fumée, il en fut certain, c'était l’œuvre d'un nécromant, d'un serviteur des Ténèbres.

Un éclair noir fusa depuis le toit du Grand Temple des Étoiles et fila vers Eckwan. La magie noire heurta un bouclier lumineux qui se matérialisa devant le Grand-Prêtre. L'énergie maléfique ricocha et s'abattit sur un Défenseur d'Obsidienne et une araignée velue non loin, les deux se désintégrant sous l'impact.
Le bouclier de lumière disparut, et le Roy avait conscience qu'il en avait été le créateur. Il n'eut pas le temps d'y penser qu'il cerna déjà le lanceur de l'éclair. Sur le quartz, le marbre et l'argent du toit du Grand Temple se tenait une silhouette humaine. A sa vue, Eckwan sentit son corps tout entier parcourut par un frisson électrisant. Comme à chaque fois qu'il avait été traversé par un éclair lancé par les Étoiles.
Il lui sembla être envahi par la puissance des Étoiles, par Leurs pouvoirs.
Le Champion des Étoiles sut qu'il lui fallait abattre ce nécromant, le chef de ces créatures des Ténèbres. Le Roy sentit une force incommensurable dans ses jambes, il bondit dans les airs d'un saut et alors qu'il arriva à vive allure à la hauteur du serviteur des Ténèbres, celui-ci franchit d'un élancement la distance les séparant. Les deux hommes se percutèrent de plein fouet !
Et lorsqu'ils retombèrent en chute libre, Eckwan put voir le visage de son adversaire.

Un visage creusé, le teint plus blanc que celui du Grand-Prêtre -pourtant déjà bien pâle- des yeux rouges transpirant le maléfissisme. La peau écailleuse était striée de veines noires, traits d'encre sur parchemin blanc. Quelques cicatrices parcouraient cette face fendue en deux par un sourire qui découvrait des dents pointues et menaçantes. Dans ce visage inhumain, Eckwan crut y discerner de la familiarité. Lorsque son regard s'arrêta sur l'épée que le nécromant tenait, il put donner une identité à ce serviteur des Ténèbres. Une épée sombre, obscure, qu'il avait déjà rencontré à plusieurs reprises, tenue dans une main possédant des griffes plutôt que des ongles.

Cette créature, cet adversaire, ce serviteur des Ténèbres, n'était autre que Navari...

Eckwan atterrit au milieu des Défenseurs qui s'étaient écartés de justesse dans la cour intérieure. Le Roy ne ressentit pas le choc à l’atterrissage, et déjà son regard se fixait là où son adversaire était tombé, non loin du pied de la tour nommée l'Observatoire.

Navari

Navari
Araignée

L'armée était en marche. Un millier de créatures des ténèbres s'étaient rassemblées et allaient déferler sur Nouvel-Ecensor, embusquées dans les forêts au nord. Près du rassemblement, Navari se tenait dans un semblant de quartier général avec juste une table et un plan. Autour de celle-ci se tenaient deux zombies : Grmblr et Raorg, leur nom correspondant à leurs grognements incessants. Contrairement à leurs congénères, ces deux monstres étaient de loin les plus intelligents, doués de parole (un peu) et capable de raisonner.
La stratégie de Navari était l'effet de surprise et de prendre au dépourvu les défenseurs. Dans le cas où elle serait compromise, elle ferait diversion assez longtemps pour lancer un double assaut sur la ville au nord et à l'ouest sans qu'une défense solide soit correctement établie.
Les deux zombies acquiescèrent avec un grognement significatif et allèrent donner les instructions aux autres rares zombies pouvant faire plusieurs choses à la fois. Pour ce qui était des endermans, Navari n'avait pas d'instructions précises pour eux si ce n'était que de répandre la mort sur leur passage par leurs propres initiatives. Pour les archers squelettes, ils pouvaient étonnamment faire preuve d'obéissance et d'une initiative remarquable.
Les préparatifs faits, Navari donna l'ordre de se préparer au combat et envoya un enderman éliminer les vigiles.

Et ce soir, pensa Navari avec un large sourire, la nuit sera rouge du sang des hommes.



Après le choc, Navari s'écrasa violemment sur le sol soulevant un grand nuage de poussière et de gravas, bousculant quelques soldats et monstres en l'air à l'impact. Il se releva sans difficultés en dépoussiérant son long manteau bleu déchiré, décidément surprit par la force de son adversaire qu'il avait sous-estimé.
A l'apparition de leur commandant les monstres redoublèrent de force et commencèrent à gagner du terrain en augmentant la pression sur les soldats par leur nombre et leur férocité. Malgré cela, Navari fut prit à part par un groupe de Défenseurs d'Obsidienne qui l'encerclèrent de tous les cotés. Il jeta un rapide coup d’œil dans la direction du Roy, celui-ci s’apprêtait à le rejoindre. Avec un grand sourire Navari s’élança en l'air, soufflant par la même occasion le groupe de soldats soudainement assaillit par les créatures, et rasa les nuages étrangement bas pour atterrir sur un sommet voisin, étonnamment déserté.
Le Roy ne tarda pas à le rejoindre de la même façon en atterrissant juste quelques mètres derrière lui. Navari se retourna alors, toujours avec le même sourire carnassier, et s'adressa enfin à Eckwan :

- Nous voilà enfin seuls sans personne pour nous interrompre. Je suppose que cela vous conviens, il marqua une pause, votre Majesté ? Finit-il avant de rire grossièrement.

Eckwan


Admin

[HRP :]Fait avec plus ou moins une concertation avec Navari. Désolé Navoune mais il fallait finir ce RP. En sachant qu'un post pour conclure mon RP solo va suivre dans la semaine qui vient, afin d'apporter des détails (et des explications si on peut dire) se situant avant et après ce RP-ci.[/HRP]

Eckwan encore abasourdi par la découverte de l'identité du commandant des créatures ténébreuses observait attentivement le nécromant se relever, rapidement entouré par un groupe de Défenseurs.
Abasourdi, certes, mais il lui fallait se ressaisir, il était capital de maintenir à l'écart cet adversaire, l'empêcher d'intervenir plus avant dans la bataille. Aussi, un affrontement entre eux deux au sommet de la montagne causerait de grands dommages à Gamabal.
Un problème qui fut en fait de lui-même résolu puisque la créature Ténébreuse s'envola dans les airs et déserta les lieux de la bataille. Visiblement lui aussi ne désirait pas d'un combat ici.

Eckwan le suivit des yeux, et avant de s'élancer à sa suite, il avisa rapidement Alice, se battant farouchement du haut de sa tour. D'une main libre il lança un rayon lumineux vers elle. La lumière blanche traversa en un instant la distance les séparant et entoura alors le corps de la Reine de Marodia, cicatrisant instantanément ses plaies, revitalisant ses muscles et agissant comme une armure impénétrable pour les créatures des Ténébres qui poussaient des cris stridents à sa vue.
Jetant un ultime regard à son épouse qui s'était stoppée dans ses actions pour observer la subite apparition du bouclier lumineux, Eckwan bondit vers le rempart proche, ses bottes touchant une dernière fois les dalles du tour de garde de Gamabal avant de quitter de nouveau le sol. Il ne vit pas le regard d'Alice, qui avait compris la provenance de la lumière, se poser sur son dos.

***

Navari attendait sur un sommet voisin, désert, seulement occupé par les ruines d'un temple de l'ancien culte de Galda, pratiqué par les premiers habitants de Céloutata, qui avaient tenté de rivaliser avec les Étoiles en construisant un lieu de prière proche du bastion Marodian. De ce-dernier émanaient toujours lumières lancées par les prêtres, fracas des armes, cris des guerriers et sons graves des Cors.

Le Roy posa pied à terre, son adversaire se tourna alors vers lui et commença d'une voix menaçante :

- Nous voilà enfin seuls, sans personne pour nous interrompre. Je suppose que cela vous convient.

Il s'arrêta pour se lécher les lèvres supérieures et termina, sarcastique :

-Votre Majesté ?

Et pendant que celui qui se faisait autrefois appelé le Lion Doré fut pris d'un rire guttural, le Champion des Étoiles resta stoïque. La concentration était de mise, pas de place à l'erreur. Efficacité, rapidité.
Se battre avec Croc-Pâle impliquait d'entendre un cri strident à chaque contact entre elle et la lame de son adversaire. Cela serait un grand inconvénient.

Le commandant des Ténèbres cessa ses rires et se mit en garde, son sourire carnassier toujours aux lèvres. Son opposant rengaina son épée bâtarde dans le fourreau pendant dans son dos et tint fermement Foudre-Lame, écartant de ses pensées Alice, Gamabal, les batailles, Marodia.

Les deux combattants se dévisagèrent encore un moment avant de se jeter dans un duel d'acier arrachant des gerbes d'étincelles à chaque parade. Les lames se déplaçaient à une vitesse hallucinante, probablement imperceptibles pour le commun des mortels. En d'autres circonstances Eckwan n'y aurait pas cru, mais il n'avait pas le luxe de se poser des questions. Le fait était qu'il rivalisait avec un Navari habité par les Ténèbres, et qu'il avait une chance de le vaincre.

Les épées se rencontrèrent de nouveau, les deux guerriers agrippèrent leur poignée à deux mains, y mettant toute la force dont ils disposaient. Leurs bottes creusant de profonds sillons dans la terre et la roche à mesure qu'ils se repoussaient l'un de l'autre. Puis enfin ils bondirent tous deux en arrière, chacun ayant également le réflexe de porter un coup à l'autre en allongeant vivement le bras. Le sang coula de la plaie nette au bras d'Eckwan tandis qu'il perlait seulement au milieu d'une écorchure chez Navari.
Le Roy tiqua quand il vit le tranchant émoussé de Foudre-Lame. Cette épée qui avait été parmi les plus solides faites de mains de forgeron depuis l'établissement des réfugiés de la Destruction du Coeur du Monde. Elle s'avérait finalement trop fragile pour un tel combat. Qui l'aurait cru ? Cette épée qui n'avait pas flanché face à la magie noire des Caslyannais, cette arme qui n'avait eu besoin d'être aiguisée qu'au moment de sa création. Cette lame qui lui venait de son oncle et de son père qui semblaient lui transmettre leur volonté à travers elle. Voilà qu'elle pliait devant la force des Ténèbres.
Cela l'informa un peu plus sur l'étendue du pouvoir de son adversaire.

Fermant les paupières un instant, le Champion rengaina à son flanc droit l'épée des Roys, empoigna la poignée parfaite de Croc-Pâle, fit sortir lentement sa lame aussi claire que la Lune et avança pas à pas vers le nécromant...

***

La bataille faisait rage, les claquements des sabots ferrés sur le sol, les hennissements des chevaux, les bottes patinant dans la terre malmenée, tâchée du sang des soldats et des créatures des Ténèbres. Les corps inanimés tombant de toute part. Tel était le spectacle des combats opposant les forces des Ténèbres à la cité de Nouvelle-Ecensor.
L'arrivée des renforts du front de la Porte du Dragon avait permis une percée efficace vers le Nord. Repoussant les assaillants au niveau de la Zone Agricole. Mais là, les Marodians ne pouvaient plus avancer. Jusque là ils avaient su tirer parti des bâtiments de la capitale, mais à ce stade, en terrain plat, le surnombre des créatures des Ténèbres les empêchaient de gagner plus de terrain. Leur seul espoir résidait en la Bande qui selon leurs dernières informations poursuivait encore les monstres au Sud. Jusqu'à leur retour, les Gardes ne pouvaient plus que tenir leurs positions au Nord ainsi qu'à l'Ouest.
Sur ce dernier front, le contingent du Domaine des Toringiens avec quelques effectifs de la Garde parvenait à maintenir une ligne sans trop de pertes. Le fait était qu'il n'y avait que peu d'ennemis les attaquant de ce côté là bien que l'ancien fort de la Guilde des Mercenaires semblait vomir toujours plus de monstres.
Dès les premiers instants des combats, l'horreur et le désespoir les avait rapidement pris quand les Gardes comprirent que même la Citadelle de Gamabal, fief de l'élite Marodianne, ne pourrait leur venir en aide car étant la cible des hordes crachées par le fort abandonné des hommes.

En tous les cas, les membres de la Garde ne flanchaient pas, comprenant que ce serait peut-être leur dernière bataille, ils la livreraient de toutes leurs forces afin de pouvoir mourir la conscience tranquille. Et au cœur des affrontements, parmi les soldats Marodians resurgissait de plus en plus souvent, haut et fort, la mythique devise : La Garde tient bon ! Joignez vous à la Garde !
Les quelques vétérans survivants de l'ancien continent ne pouvaient que se battre avec plus d'ardeur. Ces cris, le fracas des armes, ces hurlements, ces combats, cette situation, cela ne pouvait que leur rappeler les armées Caslyannaises envahissant leur patrie ! La terreur des bâtons projetant la mort au loin sous forme de désintégration, ne leur laissant aucun cadavre pour pleurer ! La rage de s'être ainsi fait abattre par une seule cité de mi-vivants mi-morts grondait en leur for intérieur ! Ces rares vétérans hurlaient leur colère, arguant à leurs opposants qu'ils ne reculeraient plus face à des ennemis quelconques ! Ils préféraient mourir plutôt que de laisser des cohortes de monstres envahir leur foyer !

***

Sur le mur Nord de l'enceinte de Gamabal, au milieu de la mêlée, se trouvait un Défenseur en armure blanche. Un parmi tant d'autres. Maniant comme jamais son épée longue, la brandissant à deux mains et l'abattant à pleine vitesse sur une brochette de cadavres en putréfaction ambulants. Se servant du poids de son arme comme il l'avait appris alors qu'il aspirait encore à l'armure, et comme il l'avait maintes fois expérimenté par la suite.
Un coup d'estoc eut raison d'un squelette animé qui passait par là, le tranchant de son épée entailla une arachnide, et un autre coup abattit un ennemi de plus.

Au milieu du fracas des armes et des cris stridents il se démenait comme un diable pour terrasser le plus de ces créatures. Le fracas des armes oui, car plus aucun Défenseur n'hurlait de devise. Il était inutile de continuer à s'exténuer quand on subissait une attaque de telle ampleur. Le souffle était crucial dans tout combat, qu'il oppose deux armées ou deux personnes dans un duel.
Les Défenseurs luttaient, tout simplement. Concentrés sur leurs gestes, oubliant toute autre chose. L'idée de leurs camarades de Nouvelle-Ecensor subissant eux aussi un assaut ne venait plus à leur esprit. Car le Seigneur-Capitaine avait donné l'ordre de Concentration, n'ayant trouvé aucun moyen pour venir en aide à la cité. Les passages secrets de la Citadelle donnaient tous sur des lieux occupés par les créatures des Ténèbres, et les ouvrir ne ferait qu'augmenter le nombre de fronts à défendre. La seule solution consistait à abattre purement et simplement ce tsunami de monstres qui venait se fracasser contre la roche et l'acier de Gamabal.

Une énorme arachnide se fit un chemin à travers la masse de ses congénères et atteint rapidement le haut des murs. Tuant les quelques Défenseurs à sa portée. Elle avisa un autre en armure blanche qui venait d'empaler sur son épée à deux mains l'une de ses sœurs. Elle se dirigea vers lui qui la repéra aussitôt. La lame menaçante la pointa et manqua de lui trancher une patte. Reculant sous les coups circulaires du guerrier, l'arachnide finit par trouver une ouverture et fonça, mandibules en avant. Cependant une douleur l'atteint aussitôt à une de ses pattes, la stoppant dans son élan. Son adversaire venait de lui couper un membre en sortant un poignard dissimulé dans le manche de l'épée. La poignée de la dague formait une partie de celle de la première arme. C'est donc face à un combattant maniant deux armes qu'elle fit face, redoublant d'effort pour trouver une faille dans la garde du soldat. Mais il se rua sur elle, tranchant deux autres de ses membres avant de lui enfoncer simultanément la lame de son épée entre les mandibules et le poignard au milieu des yeux.

Le Défenseur d'Argent retira en premier lieu la dague du cadavre et eut à peine le temps de faire de même avec l'épée avant qu'une grande main noire et lisse ne recouvre son casque pour le défoncer d'un seul resserrement de la poigne, son crâne avec.

<< Dommage. Ça m'aurait valu l'armure noire. >> aurait-il probablement pensé s'il en avait eu l'occasion.

***

Les os brisés, les pattes arrachées d'araignées, les corps des morts-vivants jonchaient les marais tout le long de la route menant au Comté d'Ellesméra, au milieu des traces de pas des destriers de guerre ainsi que des pieds bottés des Gardes de Nouvelle-Ecensor.

Alrik, monté sur son hongre, observait ses soldats abattre les quelques monstres survivants. Et quand une lame transperça de part en part le dernier ennemi, il put enfin reporter son attention vers le manoir au sommet du mont, dominant le fief natal de la Reine. Au pied de ses murs fortifiés s'étaient amassés nombre de créatures inanimées. Le Comté aussi avait subi un assaut bien que de moindre ampleur qu'à Nouvelle-Ecensor ou Gamabal.
Les soldats de la Reine avaient merveilleusement bien fait leur travail et tenu le manoir sans flancher, aidés également par un faible contingent de Défenseurs postés ici il y avait bien longtemps par le Roy malgré les protestations de la Reine, arguant que ses troupes personnelles pouvaient seules défendre ses terres. Finalement les originaires de Gamabal s'étaient principalement concentrés sur la lutte contre les quelques endermans envoyés ici.

Une troupe de cavaliers descendit du manoir et approcha au petit trot. L'officier en charge du Comté se présenta au Premier Général Marodian et s'enquit :

- Quelle est la situation dans la capitale ?

- Des hordes organisées de créatures attaquent simultanément sur plusieurs fronts. Notre front Nord est le plus assailli bien qu'il y ait un encore plus grand nombre d'ennemis à l'Ouest. Mais ceux-ci se concentrent sur l'assaut de Gamabal. La Citadelle est confinée, on ne sait pas grand chose sur leur situation mais je suppose qu'ils tiennent toujours leurs murs. Au pire des cas ils pourront se replier dans leurs sous-sols. Il ne faut pas trop s'inquiéter pour eux, mais plutôt pour nous. La seule chose à savoir sur eux pour l'instant est qu'ils sont dans l'incapacité de nous aider. Les ennemis proviennent principalement du château des Mercenaires.

Le commandant du manoir ne broncha pas devant ce flot d'informations, mais son second s'exclama :

- Organisés !? C'est impossible ! Vous vous trompez de mot, ou bien vous avez la berlue. Une attaque d'une telle envergure ne peut être établie par ces choses.

Le chef de la Garde observa un instant en fronçant des sourcils celui qui venait de se prononcer. Il y avait donc encore des idiots parmi les officiers. À croire que c'était un fléau auquel aucune armée ne pouvait échapper.

- Les Défenseurs restent en faction ici avec quelques uns de mes soldats. Le reste et moi-même vous accompagnons en renfort pour défendre la cité, déclara le premier officier.

Le Général Marodian acquiesça et attendit le retour de ses éclaireurs afin d'avoir la confirmation d'avoir éliminé toute menace aux alentours.

Ainsi, c'est une Bande flanquée de près de trois cent guerriers supplémentaires qui prit le chemin du retour, vers la capitale. Aux Gardes de la troupe ayant perdu leur monture leur fut confié un destrier des écuries d'Éllesméra, et on laissa au manoir ceux incapables de reprendre le combat.

***

Les épées se rencontrèrent à nouveau, arrachant un énième grincement de dents à Eckwan lorsqu'il entendit le son strident qui se répercuta dans son crâne.

Le duel durait depuis un long moment, cette bataille pour la vie semblait ne pas avoir de fin. Paraissant avoir pris sa source dans les profondeurs insondables de l'éternité. Et pourtant on n'en était que dans le milieu de la nuit pendant que les Sharagonnais, les Muroniens et les Laurentians dormaient probablement en toute quiétude. Malgré cela, au cœur du Royaume, le Roy de Marodia et son fief poursuivaient leur lutte.
En prenant du recul on pouvait certainement prendre conscience de l'immensité du monde ainsi que d'un certain paradoxe. Cette bataille qui semblait être si importante pour ses intervenants au point qu'elle devait certainement concerner tout être vivant, ne serait finalement connue des autres cités que bien après son déroulement. Quelle ironie.

Mais à ceci, aucun des combattants n'avait le luxe d'y songer. Et ainsi ils poursuivirent leur bataille au plus profond de la nuit. Une nuit qui fut souillée du sang des hommes et des créatures, sous le visage blême de la Lune.

***

Les deux adversaires se regardèrent sans prononcer un mot, lames en arrêt, séparés par seulement quelques pas.
Eckwan faisait un rapide décompte de la situation. Sa pupille dorée parcourant le corps de son ennemi, relevant chaque blessure. Tandis qu'en face, le visage inhumain fendu d'un large sourire aux dents menaçantes semblait se délecter de cet instant.
Finalement ils étaient tous les deux entaillés de toute part même si en fait les plaies de Navari étaient bien moins profondes que celles du Roy. Ceci était probablement dû à ce qui servait de peau au nécromant.

Par dessus tout, Eckwan sentait la fatigue venir. Ce qui ne semblait pas être le cas de l'ancien chef des Mercenaires. Évidemment, depuis la tombée de la nuit le Champion des Étoiles se battait corps et âme, tandis que celui à qui il faisait face devait en être à son premier combat de la nuit.

Un éclair noir fusa, partit de la main gauche de Navari. Il ricocha sur un bouclier de lumière et finit par se perdre dans l'obscurité. Le Roy riposta avec plusieurs petits traits lumineux semblables à des flèches qui rasèrent de près son opposant.
Il ne l'avait pas remarqué au début du combat, mais les déplacements de Navari étaient... fluides... ressemblant à ceux d'un serpent. Il esquivait les coups et la lumière de très étrange manière. Il n'avait plus grand chose d'humain.

Et le duel d'acier reprit, les épées s'entrechoquèrent, les feintes tombèrent, Navari semblant danser entre chaque coup tandis qu'Eckwan avait le cerveau en ébullition. Tentant d'adopter la meilleure posture à chaque instant parmi celles qu'il connaissait. Quelque part il se demandait comment il pouvait être encore en vie, face à un tel adversaire, aussi redoutable.


Alors que le Grand-Prêtre paraît une attaque, la lame sombre du nécromant se glissa soudain derrière sa garde, et d'un seul mouvement de poignet, la pointe pénétra profondément le torse du Marodian, l'acier creusant un sillon en descendant vers le ventre. Cela ne dura qu'un quart de seconde, et il fallu attendre un moment après le geste pour que le sang jaillisse du corps du Roy. Et l'instant d'après ce fut un éclair obscur qui l'atteint au flanc gauche.
La vue chancelante, reculant à petits pas, Eckwan, tétanisé, fixait la blessure lui barrant le torse. Il le savait, il l'avait su, il aurait dû prendre le temps de mettre son plastron... Non, cela aurait-il seulement suffit ?

C'est avec cette question en suspens que le Roy de Marodia titubait, luttant pour ne pas poser genou à terre. Son sang de Delvain l'en empêchait, s'il devait s'écrouler se serait allongé.
Finalement Navari approcha lentement, la pointe de sa lame trempée de rouge, se léchant les lèvres comme un prédateur savourant déjà son repas. Le serviteur des Ténèbres leva son épée effilée prêt à l'abattre. Cependant un éclair descendit du ciel, fendant les airs, et frappa le Champion des Étoiles qui fut cloué sur place !

***

Les flèches filaient, se plantant dans les arachnides en contrebas dont les crochets des pattes trouvaient prise sur les murs de la tour. Les bestioles tombaient, percées de nombreux traits, en poussant des sons stridents.
La marée de ces créatures ne semblait pas connaître de limites, des murs et portes du château leur faisant face se déversait toujours des nuées d'ennemis.

Du haut de cette tour, Alice remerciait l'armure lumineuse l'entourant à chaque fois qu'une araignée parvenait jusqu'à elle ou lorsqu'un enderman apparaissait pour tenter de la tuer. La plupart des créatures des Ténèbres étaient aveuglées par ce condensé de lumière pure et fuyaient, tandis que celles réussissant l'exploit de la braver ne faisaient que se heurter à un bouclier infranchissable pour elles. Aussi, chacune de ses flèches tirées était accompagnée de lumière, les rendant plus meurtrières que jamais.
Le pouvoir des Étoiles la protégeait, lui ayant été transmis par son mari. Sa première réaction lorsqu'elle avait compris la provenance du bouclier ce fut le mécontentement qui s'était alors emparée d'elle. Et bien quoi ? Le Roy pensait que sa Reine était incapable de se défendre ? Mais rapidement elle n'avait plus trouvé de raison de lui en vouloir. Il l'avait laissé se battre sur les remparts, et sans une énorme armure la couvrant de la tête aux pieds, doublée de trois épaisseurs de côte de mailles. Cela avait déjà dû lui coûter cher, moralement parlant. Alors elle pouvait bien le laisser la recouvrir de ce bouclier infaillible. On pouvait assimiler cela à un échange de bons procédés.


Alice banda une nouvelle fois son arc, ramenant l'empennage près de sa joue, mais avant qu'elle ne puisse décocher le trait, l'armure lumineuse l'entourant se dissipa !
Instinctivement, la Reine porta vivement son regard vers l'Ouest, là où elle avait vu son époux partir à la suite d'un autre homme. Et un instant, devant ses yeux grands ouverts elle vit la foudre descendre des cieux pour frapper une silhouette au sommet de la montagne voisine.
Le tonnerre gronda, plus fort qu'à n'importe quel orage, comme si les Étoiles souhaitaient que tout le continent l'entende, bien qu'au Laurentia ou bien à Muronie on n'en entendit qu'un ronflement à peine perceptible pour les gardes éveillés.

***

<< Encore cet endroit... Je suis mort ? >>

<< Pas encore. >>
répondit la voix formée de milliers d'autres. << L'Armure t'étais destinée Champion. Pas à elle. >>


Le silence régna. Eckwan se trouvait au milieu de cette allée bordée de colonnes immenses maintenant à des kilomètres de haut ce qui pouvait être une voûte. Une allée sans début et sans fin elle aussi. Avec cette même lumière qui effaçait les ombres et autrefois paraissait lui brouiller quelque peu la vue.
Le guerrier aux deux épées resta planté debout sur les dalles, le temps semblait en suspens, le sang qui se déversait auparavant de ses plaies était figé. L'homme hasarda alors :

<< Et ? >>

<< Vois où cela t'a mené. >>
elle marqua une pause qui dura une éternité. << Nous allons te confier la totalité de l'étendue de nos pouvoirs. Utilise les à bon escient. Ne faillit pas, Champion. >>


***

Le cor sonna une nouvelle fois et les Gardes crièrent à nouveau, leurs voix jointes s'élevant au dessus du vacarme des chevaux lancés à la charge. La bannière de la Garde de Nouvelle-Ecensor flottant au vent, les cavaliers s'élançaient en-dehors du désert vers la masse de cadavres ambulants qui assaillait la capitale.

Alrik, à leur tête, rentra le premier dans la mêlée. Son destrier hennissant et piétinant les créatures à coup de sabot. Le vétéran balafré faisait des moulinets avec son épée, hachant menu des dizaines de corps velus ou en putréfaction, explosant les squelettes comme on abattrait un mur.
Les autres cavaliers se joignirent au combat, pendant qu'au Sud, de l'autre côté de la marée d'ennemis, les Gardes qui avaient contenus jusque là les créatures des Ténèbres dans la Zone Agricole lancèrent eux aussi leur attaque. Les bestioles, prises sur deux fronts ne purent qu'amorcer un repli vers l'Ouest.

Devant ce spectacle, le Premier Général Marodian sourit intérieurement. Sa stratégie de dernier recours avait fonctionné. De retour du Comté d'Éllesméra avec quelques renforts, il s'était creusé un chemin en longeant la rivière à travers la nuée de monstres assaillant le Nord de la capitale. De là ils avaient rejoins la forteresse de Kyra -initialement bâtie par Eckwan Delvain sous la République en prévision des guerres Rakatas- et débarrassé la place forte de tous les ennemis l'entourant. Ainsi renforcée des soldats de la Reine, puis des Gardes pris au piège à Kyra, la Bande avait put faire demi-tour et prendre en tenaille les créatures des Ténèbres qui s'amassaient dangereusement.

Bientôt les deux armées Marodiannes établirent la jonction et purent former un front défendable en repoussant les monstres au delà de l'ancien monastère, abandonné depuis longtemps.
Front défendable, en effet, en investissant les bâtiments de ce-dernier ils pouvaient établir un hôpital de campagne proche des combats, et depuis les toits et l'aqueduc voisin, se postaient des cohortes d'archers qui faisaient s'abattre une pluie meurtrière sur les bestioles.

***

Le Roy rouvrit les paupières, relevant la tête vivement devant un Navari interloqué qui s'était figé dans son geste. Et en un instant le Champion des Étoiles, entouré d'une aura lumineuse, traversa la petite distance les séparant pour pourfendre son adversaire qui ne put réagir !
Le sang noir du serviteur des Ténèbres jaillit de multiples et profondes entailles.

Eckwan, toujours nimbé de lumière, se retourna pour découvrir un visage blanc couvert de blessures, hilare. Navari était pris d'un rire lui faisant retrousser les lèvres à s'en décrocher la mâchoire. Et c'est toujours pris de spasmes qu'il s'adressa au Grand-Prêtre :

- C'est tout ? Tu reviens d'entre les morts pour ça !?

En finissant sa phrase, il brandit son épée maléfique et la pointa vers le guerrier qui venait de l'atteindre. La lame sombre de Navari fut parcouru de petits éclairs, et devant la pointe se forma une orbe d'un noir profond.
Eckwan recula d'un bond, agrandissant la distance les séparant, et songea à s'écarter de côté lorsque son adversaire tirerait. Mais il pris soudain conscience que, bien plus loin derrière lui, se dressait Gamabal. L'enfoiré. S'il esquivait, c'était sa Citadelle qui serait touchée !

Réagissant au quart de tour, le Champion saisit à deux mains la poignée noire de Croc-Pâle. L'aura blanche autour de lui s'affermit, semblant s'électriser. L'orbe sombre de Navari partit en un éclair, et fonça vers le guerrier aux épées. L'énergie maléfique rencontra la lame blanche comme un os du Roy et s'écrasa contre elle. Les deux forces s'affrontaient dans une épreuve de puissance qui requérait toute la concentration du Grand-Prêtre. Finalement, ce-dernier cramponnant toujours Croc-Pâle parvint à l'utiliser pour faire dévier l'attaque sphérique qui partit dans les airs où elle explosa.
Les flammes noires et le souffle chassa tous les nuages au dessus de la région. Le ciel étoilé de Nouvelle-Ecensor, jusque Éllesméra et aux alentours de Sharagon ainsi que de la ville en ruines de Céloutata était à présent dégagé.
Eckwan songea que s'il n'avait pas détourné l'orbe, non seulement Gamabal mais aussi toute la capitale auraient été ravagés !

N'ayant même pas le temps de souffler, le Roy vit devant ses yeux apparaître un Navari toujours aussi effrayant. Ses deux pupilles rouges furent traversées d'une lueur moqueuse quand leur possesseur s'accroupit presque pour viser de son épée menaçante parcourue d'éclairs noirs l'abdomen du Champion.


Le visage hilare de Navari se réjouit encore plus lorsque le sang craché par son adversaire l'atteint. Eckwan avait lâché son épée, il tenait à deux mains la lame qui le transperçait de part en part. Ses pieds ne touchaient plus le sol. Il était courbé sur l'arme maléfique qui l'avait atteint, glissant sur son acier effilé à cause de la gravité. Arrachant un gémissement de douleur au Roy à chaque centimètre parcouru sur le métal.
La face blanche écailleuse du serviteur des Ténèbres affichait un sourire de triomphe, se délectant de la souffrance de son adversaire, empalé sur la lame maléfique qui ressortait au milieu du dos.

Le tout sous le regard de la Lune, toujours aussi blême au milieu de l'obscurité.

***

Aux côtés de ses soldats d'élite, le Seigneur-Capitaine de la Citadelle de Gamabal dans son armure de plates noires aux reflets violets terminait d'achever un de ces êtres cadavériques au teint vert illustrant leur état de décomposition avancé. Une fois cela fait, il ne lui fallu que quelques instants pour faire tomber l'échelle qui amenait plus tôt des dizaines de ces êtres. Une échelle parmi tant d'autres. Pour chacune enlevée une autre la remplaçait.

Razal se dévouait entièrement dans cette bataille, malgré les pertes subies, malgré la marée incessante de ces monstres, malgré son bras droit salement amoché, si blessé qu'on se demandait comment il bougeait encore.
Les pouvoirs des prêtres et prêtresses qui les avaient rejoins au combat déclinaient au fil du temps, semblant vaciller comme des chandelles. Peut-être finalement que les Ténèbres gagneraient, mais ça n'avait pas d'importance ! Ils lutteraient, se battraient tous jusqu'à la fin ! Ils ne seraient pas honteux quand ils rejoindraient les Étoiles.


Soudain, des cors se firent entendre, aux sons différents de ceux de la Défense. Et l'on vit au Nord, contournant la montagne du fort des Mercenaires, une armée Marodianne aux couleurs de la Garde se diviser en deux. L'infanterie grimpait le versant du mont, poussant devant elle les bataillons de monstres et atteignant rapidement le chemin reliant le fort à la route en bas. La cavalerie quant à elle coupa en ligne droite vers l'Ouest, pour rentrer de plein fouet dans les créatures des Ténèbres qui empruntaient la voie menant à Gamabal.

***

Noir.

Noir profond, plus profond que l'encre la plus sombre.

Silence.

Silence pesant.

Souffrance.

Une souffrance insoutenable.

J'ouvre mon œil unique.
Cela ne change rien. Toujours noir. Toujours silencieux. Toujours souffrir.

Peur.

Peur du visage qui vient d'apparaître.

C'est moi. Mais...
Je souris. Non. Il sourit.
Ce n'est pas moi. Il me ressemble.
Il fait peur. Il me fait peur.

<< Je vais t'aider. >>

Cette voix... Si froide.
Elle me glace le sang.

Le sang...
J'ai mal.

***

L'homme transpercé de l'épée releva lentement le menton, son œil unique toujours clos. Le sang qui coulait de ses lèvres tâchant un peu plus la face du détenteur de l'épée. Des lèvres qui formèrent un sourire, découvrant une dentition étonnamment blanche, aux canines qui semblaient avoir grossies et grandies quelque peu.
La joie sur la face blanche du serviteur des Ténèbres se décomposa à mesure que le sourire de l'homme qui semblait à se merci se formait. Les yeux rouges rencontrèrent une pupille qui se dévoila, un œil doré, semblant briller dans l'obscurité.
Les cicatrices de l'être transpercé se noircirent, contaminant les veines à proximité. Recouvrant presque totalement de fins traits noirs la moitié gauche du visage, là où s'amassaient le plus de vestiges de blessures. La longue chevelure s'était noircie elle aussi, encadrant ce visage pâle strié de noir.

- Je ne peux pas te laisser le tuer, déclara l'homme traversé de la lame d'une voix glacée.

Ne laissant aucun temps de réaction au serviteur des Ténèbres, il empoigna à deux mains la tête du possesseur de l'épée et la frappa violemment contre la sienne. Puis il enchaîna en plantant ses dents dans le cou de l'autre. Ses canines percèrent la peau écailleuse pour se rejoindre et arracher ce lambeau de chair. Il finit en portant un puissant coup de pied au torse, ce qui fit lâcher à son adversaire la poignée de l'épée.

L'homme debout sur le sol se saisit de l'arme transperçant son corps et la retira lentement tandis qu'en face l'autre se tenait à deux mains la gorge, plaquant ses paumes là où il manquait une bonne partie de son cou, en poussant un cri qui ne pouvait appartenir à un humain.
L'homme engloutit la chair de son ennemi avant de se mettre à lécher tranquillement son propre sang, celui recouvrant l'acier sombre qu'il avait extrait de son abdomen.
Il finit par se pencher pour ramasser l'épée bâtarde à lame pâle qui gisait au sol pendant que l'autre continuait ses cris de douleur. Enfin, l'homme mit au fourreau l'arme ramassée et passa à sa ceinture celle de son ennemi.

Il approcha de ce-dernier, son visage toujours aussi souriant. Un sourire carnassier que le serviteur des Ténèbres arborait plus tôt. Serviteur qu'il acheva en plongeant sa main au niveau du cœur, main qui ressortit de l'autre côté, transperçant de part en part le buste de Navari.

L'homme ria, son rire dément se répercutant en haut de la montagne et se perdant dans la nuit.
Finalement l'homme tomba à terre, il s'écroula, ses paupières se refermant sur son unique œil doré.

La Lune ne semblait plus si blême qu'auparavant.

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